Dans les films, la façon dont se passe le matin de Noël est très codée et comporte quelques impératifs: il faut qu'il neige, déjà. Ensuite, des enfants parfaitement peignés et aux pyjamas assortis attendent sagement sous un sapin magnifiquement décoré les adultes de la maisonnée pour pouvoir ouvrir les cadeaux. Iels boivent toujours aussi sagement du lait avec des biscuits et les adultes trinquent au champagne ou au chardonnay en couvant des yeux une énorme dinde, dorée et croustillante. A l'heure où j'écris, je peux déjà affirmer avec certitude que ce ne sera pas le cas chez moi. On ouvre les cadeaux le soir du réveillon, nos enfants ont toujours la mèche rebelle, leurs pyjamas toujours désassortis, quand ils ne sont pas troués. Le sapin est artificiel et comprend des décos moches que les enfants ont réalisées à l'école auxquelles j'applique la technique de sioux des parents aguerris: visible mais dissimulé. Parce qu'au fond je n'ai pas encore lâché prise avec l'illusion de perfection des noëls de fiction.
"Quatre atomes d'un cœur nucléaire"
J'adore.
Joyeux Noël, Sandrine.
Cœur avec les mains.