Quand j’étais petite, aller chez mes grands parents était une joie: pas seulement parce que je les adorais, l’un et l’autre malgré leurs caractères bien trempés et leur propension à s’insulter à voix basse en wallon pour que je ne comprenne pas, mais aussi parce que je retrouvais chez eux des odeurs et des goûts qui n’étaient nulle part ailleurs. Les pommes de terre Nicola, doucement rôties au beurre de mon papy, les petits pois en boîte dont on gardait un peu de jus pour les réchauffer avec du laurier, avant de les lier à la maïzena, les frites du dimanche, les petits sandwiches mous au lait garnis de sirop de Liège et tout un tas d’autres madeleines dont bien que m’évertuant des années à essayer de refaire les recettes, je n’ai jamais retrouvé le goût exact. J’ai tenté de reproduire le riz au lait de papy, les poires cuites de mamy, mais jamais elles n’ont eu cette saveur particulière de la maison au bout de la rue, de ses châssis crème, du carrelage moucheté au sol, du jardin potager immense, des couloirs secrets aménagés derrière les haies et le forsythia, de l’ancienne chambre de ma mère avec son canapé lit en cuir et des livres partout, du marcel bleu azur délavé de papy, de ses genoux rougis de s’être agenouillé à récolter les haricots, à biner ou sarcler, de ses grosses paluches pleines de poils et de taches de rousseur, de l’assiette de fromage de Herve
La lecture de ce texte est une plongée dans les doux souvenirs du passé ; un voyage au cours duquel on retrouve des odeurs, des sensations oubliées. On se souvient du temps où l’on se parlait, où l’on appréciait les choses simples …
La lecture de ce texte est une plongée dans les doux souvenirs du passé ; un voyage au cours duquel on retrouve des odeurs, des sensations oubliées. On se souvient du temps où l’on se parlait, où l’on appréciait les choses simples …
merci Sandrine pour ce joli texte tellement doux et qui respire l'amour des gens et des choses.
Merci pour ce partage tendre <3
iels ???????